Communiqué
de presse
Il
vaut mieux éduquer les jeunes aux médias
que censurer lusage quils en font !
Il arrive que des jeunes souffrent de «blessures»
psychologiques en raison des images fortes que leur donnent
à voir les informations médiatiques. Cest
pourquoi il est important déduquer à
la réception et à la construction de ces
informations plutôt que de recourir à une
censure
.impossible.
Il nest pas suffisant de sen remettre à
linterdiction pour empêcher les jeunes daccéder
à certains sites web problématiques quils
peuvent visiter en toute facilité en dehors du
temps scolaire. Il convient plutôt à lécole
dassumer sa responsabilité déducation
aux médias. Interdire, cest, à beaucoup
dégards, emprunter la voie la plus facile,
la moins durable et la moins profitable pour la formation
des jeunes.
Si elle ne peut se substituer aux manques déthiques
qui donnent souvent place au mercantilisme et au sensationnalisme,
léducation aux médias peut offrir
aux jeunes les moyens dêtre autonomes et critiques
dans toutes leurs expériences avec les médias.
Elle peut sintégrer à leur formation
scolaire. Elle y augmente leur degré de motivation
et elle constitue même une piste prometteuse pour
contrer le décrochage scolaire.
Ces constats résultent de travaux que poursuit
le Centre de ressources en éducation aux médias
(CREM) depuis 1998. Organisme sans but lucratif, le CREM
accompagne les personnels scolaires dans lintégration
de léducation aux médias à
leur pratique pédagogique et dans leur appropriation
du «Domaine général de formation :
Médias» du nouveau programme de formation
de lécole québécoise. Il dispense
des activités de formation et de consultation,
produit des ressources pédagogiques et documentaires
et réalise des recherches.
Un
an après le drame du Word Trade Center et limportant
impact médiatique quil a eu sur les jeunes,
le CREM trouve le moment approprié pour rendre
public :
1.
Une trousse pédagogique qui offre au
personnel enseignant (préscolaire, primaire, secondaire)
les moyens dintervenir plus adéquatement
auprès des élèves lorsque des événements
dramatiques font lobjet dune importante couverture
de presse.
Cette
trousse comprend laffiche
« Souffrez-vous du choc médiatique ? »
qui propose une démarche dintervention en
trois temps COMMUNIQUER, DÉCODER, AGIR ,
du matériel documentaire et trois scénarios
pédagogiques à réaliser en classe
avec les élèves. Laffiche est illustrée
par le caricaturiste Garnotte grâce à
la collaboration du journal Le Devoir. Son impression
et sa distribution dans toutes les écoles du Québec
est rendue possible par la Fédération
des syndicats de lenseignement de la Centrale des
syndicats du Québec. Laffiche et le matériel
pédagogique sont disponibles sur le site web du
CREM (www.reseaucrem.qc.ca/projet/prochoc.htm).
La
production de cette trousse résulte de la recherche
« Les dimensions affectives dans les journaux
télévisés pour les jeunes. Le cas
de RDI junior » de Marie-Claude Coppex-Mudry.
Cette recherche démontre que les images diffusées
dans les médias dinformation peuvent provoquer
des blessures psychologiques chez certains jeunes. Elle
fait état de recherches démontrant aussi
que, parce quils sont susceptibles de « blesser
» le téléspectateur, les récits
durs des actualités peuvent aller à lencontre
de la mission des informations.
«
Le premier réflexe des éducateurs à
longtemps consisté à interdire aux jeunes
notamment laccès aux films comportant des
scènes de violence trop explicite. Puis celle-ci
sest tellement banalisée quil na
plus été possible dutiliser cette
méthode passive de protection. (
) Plusieurs
éducateurs se sont alors tournés vers une
forme de prévention active. Ils ont pris le parti
dinformer les jeunes sur la construction des images
de la fiction plutôt que de leur en interdire laccès.
»
Il
devrait en être de même pour les informations.
« Si nous ne voulons pas que nos enfants soient
les jouets crédules des médias, nous devons
leur enseigner à lire les informations. Il sagit
dune alphabétisation qui, de nos jours, est
aussi indispensable que celle qui consiste à apprendre
à lire et à écrire. »
2.
Le projet «Les médias dinformation
en classe. Moi, je sais lire entre les lignes» .
Il
sagit dune expérimentation réalisée
par le CREM au cours de lannée scolaire 2001-2002
auprès de 150 enseignants-es et de quelques milliers
délèves dans 39 écoles primaires
et secondaires de 14 régions du Québec.
Le projet a reçu lappui financier du ministère
de la Culture et des Communications et du groupe Gesca,
ainsi que les collaborations du Journal de Montréal,
du Journal de Québec, du journal Le Devoir et du
ministère de lÉducation.
Les
résultats de lévaluation de ce projet
révèlent des données intéressantes
recueillies auprès du personnel enseignant participant:
64 % des répondants au questionnaire, dont 3 %
oeuvrent au préscolaire, 69 % au primaire et 28
% au secondaire, affirment avoir observé chez leurs
élèves une augmentation du degré
de motivation à légard des activités
scolaires. Une approche peu coûteuse et prometteuse
pour contrer le décrochage scolaire.
La très grande majorité affirme que lintégration
des médias et dune démarche déducation
aux médias dans leur pratique pédagogique
donne le goût de la lecture et favorise particulièrement
le développement de trois compétences chez
leurs élèves, soit lexercice du jugement
critique (90 %), une meilleure exploitation de linformation
(92 %) et une communication plus appropriée des
opinions et des résultats de leurs travaux (88
%).
3.
Une étude internationale sur «Internet et
les jeunes» réalisée sous la direction
de Jacques Piette, Luc Giroux et Christian-Marie Pons.
Les
nombreux adolescents interrogés dans cette étude
affirment quInternet recèle énormément
de savoirs et dinformations quil faut cependant
savoir chercher. Ils ont un a priori favorable à
Internet et sont très majoritaires à faire
confiance aux informations qui y circulent. Ils ninterrogent
pas spontanément la crédibilité et
la fiabilité de linformation; pour eux, la
question ne se pose pas plus pour Internet que pour les
autres médias quils fréquentent. Ils
sen remettent au «bon sens». Pourtant,
ils ne font pas une confiance aveugle au réseau
et ils sont nombreux à juger nécessaire
un certain contrôle des sites en affirmant quil
faudrait non pas les interdire, mais plutôt les
informer et les prévenir.
POUR INFORMATION
Michel
Pichette, directeur du CREM
(514) 987-3000 poste 2559
pichette.michel@uqam.ca
Fernand
Ouellet, coordonnateur pédagogique
(514) 987-3000 poste 2374
Cellulaire (514) 707-8736
ouellet.fernand@uqam.ca
La
trousse et son affiche «Souffrez-vous du choc médiatique
?» sont disponibles sur le site web du CREM à
ladresse http://www.reseau-crem.qc.ca/projet/prochoc.htm/
Centre
de ressources en éducation aux médias (CREM)
Faculté d'éducation, local N-R120
Université du Québec à Montréal
Case postale 8888, succursale Centre-ville
Montréal (Québec) Canada H3C 3P8
Site web : www.reseau-crem.qc.ca
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